Actualités Mai-Juin 2012

Au travail, main dans la pince

 Hiro

Dans les usines, les robots, pour des raisons de sécurité, effectuent leur travail, isolés dans des cages, ce qui empêche la collaboration avec les travailleurs. Le centre de recherche Tecnalia Research & Innovation a développé les capacités d’Hiro, robot originaire du Japon, capable de travailler avec les gens.

Il a deux objectifs : améliorer le rendement des travailleurs en garantissant leur sécurité et accroître la compétitivité des usines sur les marchés internationaux. Le Japon a fait confiance à Tecnalia pour développer l’intelligence d’Hiro et lui faire rejoindre les entreprises du monde entier.

Hiro est un robot social : s’il entre en contact physique avec un être humain, il est programmé pour s’arrêter automatiquement .

Dans les six ans, 60% des industries des travaux d’assemblage final du produit auront ce type de robot sur leurs lignes de production.

Hiro a un aspect humanoïde dans sa partie supérieure, avec une tête, un tronc et deux bras. Il dispose de quatre yeux, deux sur le visage et un sur chaque main. Il a des roues pour se déplacer.

HyQ, robot tout terrain

 HyQ

Le projet HyQ a été lancé en 2008, par l’Italien Institute of Technology, il a fallu quatre ans pour que ce robot quadrupède fasse sa première sortie dans la nature avec ses concepteurs. HyQ est l’acronyme d’Hydrolic Quadruped. Il s’agit d’un robot sur quatre pattes, tout-terrain et surtout bien plus rapide que d’autres modèles similaires avec une vitesse de pointe allant jusqu’à 7,2 Km/h.

Pour arriver à ce résultat l’équipe a monté les « pattes » sur huit vérins hydrauliques et deux électriques permettant une grande flexibilité. Bardée de capteurs, la bête marche sur un chemin semé d’embûches et dans des pentes raides. L’ensemble pèse 70 Kg avec une batterie externe ou 90 si elle montée sur son dos. Le projet n’est pas destiné à des fins récréatives mais plutôt militaires ou scientifiques, notamment pour transporter du matériel là où d’autres véhicules auraient du mal.

Gardien des mers

 SHOAL

Un robot en forme de poisson est testé en Espagne. Il détecte la pollution marine dans les eaux peu profondes. L’idée est d’avoir un suivi de la pollution portuaire, difficile à appréhender, car entre le moment de la contamination et son constat il peut s’écouler un long délai. Grâce au robot, les autorités seront instantanément averties lors du déversement de produits chimiques, avec à la clé la possibilité d’appréhender le contrevenant.

Il mesure 1,5 mètre de long et se déplace comme ses homologues vivants. Destiné aux eaux peu profondes, pleines d’algues, les chercheurs ont préféré imiter la locomotion des poissons plutôt que de le munir d’hélices qui pourraient s’accrocher. Il est doté de microélectrodes qui détectent les polluants ou évaluent les niveaux d’oxygène et de salinité de l’eau. Le robot travaille aussi en bande : les poissons-robots communiquent entre eux par l’intermédiaire de signaux acoustiques. Les créateurs veulent étendre ses capacités à la surveillance et au sauvetage des plongeurs. Ce gardien des mers sera commercialisé dans quelques années.

Energie propre

 

Des étudiants ont mis au point un robot nettoyeur de panneaux solaires avec un minimum d’eau, qui pourrait mettre un terme à l’utilisation de produits nettoyants polluants. Finalistes du concours régional First Look West (FloW), qui s’est tenu à l’Institut de Technologie de Californie, les étudiants ont remporté 158 000 euros.

Équipé de deux brosses rotatives et facilement manipulable par deux techniciens grâce à une commande à distance, le robot peut rendre une cellule photovoltaïque jusqu’à 20 % plus performante. Construite avec des matières et des techniques de fabrication issues de l’aéronautique, l’invention est aussi, légère.

Malgré toutes les qualités de l’énergie solaire, il faut admettre que les panneaux nécessitent beaucoup d’entretien et l’utilisation de produits chimiques et d’eau en grande quantité. Voici donc le robot qui rend les énergies encore plus propres !

Médecine : le retour du serpent

 Le Pr Argenziano et l un de ses serpents.

Imaginez un robot serpent minuscule rampant dans votre corps pour aider un chirurgien à identifier les maladies et effectuer des opérations.

Il ne s’agit pas de science-fiction. Les scientifiques et les médecins s’aident d’appareils rampants pour effectuer des interventions chirurgicales sur le coeur ou le cancer de la prostate. Ces robots transportent des caméras minuscules, des ciseaux, des pinces et des capteurs. Pour l’instant, ils sont guidés par les humains mais les experts disent que le jour viendra où certains robots parcourront le corps de leur propre chef.

Howie Choset a participé à la recherche et la construction de robots serpents. Il estime qu’ils aident à réduire les coûts médicaux en faisant des opérations de chirurgies complexes plus rapidement et plus facilement. La taille des robots permet aux chirurgiens d’opérer avec beaucoup moins de dommages sur l’organisme et aident le patient à guérir plus rapidement.

Et la station spatiale rencontra le Dragon

 La navette Dragon accroché par le bras de l ISS.

L’entreprise SpaceX a amarré sa capsule Dragon à la Station spatiale internationale (SSI). Un succès pour la nouvelle stratégie de l’administration Obama consistant à utiliser des missions robotiques et des partenariats public-privé dans l’espace. Les astronautes de la NASA à bord de la SSI ont orienté la capsule sous les directives du siège de SpaceX à Hawthorne, en Californie. « Pour la première fois, une entreprise privée américaine a lancé avec succès un engin spatial en orbite et l’a amarré à la SSI. C’est la réalisation d’un jalon essentiel de la vision du président Obama en matière de leadership de l’Amérique dans l’espace», selon John Holdren, conseiller scientifique du président Obama. SpaceX, fondée par le créateur de PayPal, Elon Musk en 2002, est l’une des sociétés en lice pour prendre en charge certaines des opérations gérées auparavant par la NASA. La navette spatiale a pris sa retraite et les astronautes américains comptent actuellement sur des missions russes, à 60 millions de dollars, pour se rendre à la SSI.

Vous aimiez Batman ?

 Batbot

Des chercheurs Espagnols et Américains étudient les chauves-souris pour concevoir des drones. Les ailes de chauves-souris sont très articulées, avec des squelettes similaires à ceux de bras et des mains humains. Les chauves-souris ont un étonnant niveau de la maniabilité en vol, principalement en raison de leur capacité à changer la morphologie de leurs ailes pendant le vol. Les chercheurs ont construit le Batbot qui réplique la façon dont une chauve-souris change le profil de son aile entre la descente et montée. En repliant les ailes vers le corps sur le mouvement ascendant, les chauves-souris utilisent 35% d’énergie en moins en réduisant la traînée aérodynamique.

Essayer d’imiter ce niveau de fonctionnalité nécessite de nouvelles technologies. Les chercheurs utilisent des alliages à mémoire de forme qui se comportent comme les biceps et les triceps le long de la structure du squelette de l’aile du robot.

L’aile s’étend et se contracte sous le contrôle des fils en alliage qui commutent entre deux formes lorsque des courants différents sont appliqués.

Economie et robotique, en France

En ces temps de crise, la robotique revient dans deux articles d’économie. Le premier est paru sur lenouveleconomiste.fr.

La France a pris un retard difficilement rattrapable en matière de robotique industrielle, en particulier du côté des PME. C’est un facteur aggravant de la désindustrialisation, la robotisation des entreprises ayant créé dans le monde 300000 emplois directs en 8 ans. Cet apport n’est pas encore perçu par les pouvoirs publics, à l’inverse des Etats-Unis où la robotique industrielle a obtenu un plan national de 70 M de $. La robotique de service sera le prochain marché à ne pas rater, avec 1 Mds de $ à la clé. Comme le dit M. Laumond : “Le problème n’est pas de rattraper le retard en robotique industrielle mais de ne pas manquer le marché de la robotique grand public.” La France a de nombreux atouts : recherche, jeunes entreprises innovantes. Son problème reste le passage à l’industrialisation. M. Cocquet, de Cap Digital, conclu : “Aurons-nous la structuration suffisante pour passer de la R&D à un cycle de production industrielle ?”

Economie et robotique, aux Etats-Unis

Second article, paru celui-ci dans roboticsbusinessreview.com.

Après une décennie de délocalisations, les Etats-Unis parlent de relocalisation. GE, Boeing, Caterpillar ont commencé des opérations de retour ces dernières années. L’un des principaux moteurs en est le robot, dont l’intelligence et la modularité se sont considérablement développés.

L’étude Metra Martech 2011 prétend que l’industrie de la robotique va créer un million d’emplois nouveaux. Cela s’accompagnera d’un fort besoin en formation et en l’apprentissage d’un nouveau type de relation. Les travailleurs devront avoir de fortes capacités d’adaptation. Les tâches passeront de la fabrication à la maintenance de la machine. Une nouvelle génération de robots arrive, qui se répand dans tous les types d’industrie, à l’hôpital, et chez le particulier. C’est une nouvelle culture homme-machine qui arrive. Une culture de l’interaction et de la connaissance mutuelles. Ce sera la première révolution industrielle où les robots joueront un rôle décisif.

Qui est responsable ?

 voiture autonome

Deux progrès seront à réalisés pour permettre l’avènement des voitures autonomes. Le premier est technologique. Les machines sont beaucoup plus fiables que les humains. 90% des accidents sont causés par une erreur humaine et c’est la technologie qui a permis de diminuer le nombre d’accidents mortels.

L’autre progrès sera juridique. Avec une voiture autonome, la responsabilité revient à la machine. « Sans pilote, il n’y a pas de négligence du conducteur. Le résultat est une plus grande responsabilité des fabricants. » selon M. Walker Smith de l’Université Stanford qui étudie la loi sur les véhicules autonomes.

La question de responsabilité rendra compliquée l’adoption de la technologie. Les constructeurs ont hésité à mettre en œuvre les airbags en raison de la menace de poursuites judiciaires en cas de blessure en dépit de la nouvelle technologie.

Les gouvernements pourraient intervenir. Aux Etats-Unis, avec la loi sur les blessures dues au vaccin, les fabricants de vaccins disposent d’une protection. Les consommateurs peuvent déposer des demandes d’indemnisation et les fabricants payent sans admettre la faute. La loi protège le petit nombre de personnes blessées tout en encourageant les fabricants à continuer à produire.

RoboCar HV, le nouveau rival de la Google Car

 RoboCar_HV

L’an dernier, ZMP a présenté le RoboCar MEV une mini-voiture autonome et électrique. En 2012, ZMP s’est surpassé avec la voiture robot qui cette fois ressemble vraiment à une voiture. Il obtient des informations telles que la vitesse, le régime moteur, le nombre de tours de volant, l’orientation, et peut contrôler la direction, l’accélération et le freinage. Des données de conduite acquises peuvent également être sauvegardées et mises dans une base de données dans un cloud serveur.

Avec un volume de données suffisant, il est possible de prédire si la conduite est dangereuse, ou si la circulation est susceptible de devenir encombrée. Le conducteur peut en être informé ou le véhicule peut prendre une décision pour éviter un accident.

ZMP a également développé une interface qui permettra de conduire à partir d’une tablette ou un smartphone.

Le prix est élevé, 150000 $. Un service d’abonnement à 62500 $ l’an a été lancé. A l’heure actuelle, le RoboCar HV peut être utilisé comme un véhicule d’essai par des chercheurs.

[…]

L’article dans son intégralité est paru dans Planète Robot n°17 du 1er Septembre 2012.

Laisser un commentaire

Translate »