Actualités Septembre-Octobre 2012

Mon éboueur est un robot

La ville de Grand Rapids aux Etats-Unis, a dévoilé un programme de collecte des déchets qui permet aux résidents de payer en fonction de la quantité de déchets, plutôt que de payer une redevance mensuelle. Jusqu’ici, les clients mettaient les sacs poubelles sur le trottoir avec une étiquette prépayée. Maintenant, la ville se tourne vers des conteneurs de collecte, plus solides, et un camion avec un bras robotisé pour rendre le processus plus efficace et plus propre.

Les clients peuvent choisir la taille du conteneur et le place le long du trottoir quand il est plein. Un camions à ordures arrive.

Il utilise un bras robotisé. Le conducteur vide le conteneur sans quitter le camion. Grâce à la lecture de puces RFID, l’ordinateur de bord vérifie que le conteneur appartient à la bonne adresse et débite le compte du client.

Les clients sont facturés 2 $ par ramassage du plus petit conteneur, 4 $ pour la taille moyenne, et 6 $ pour la plus grande taille.

La ville s’attend à ce que le nouveau programme réduise des coûts de 40 % et favorise le recyclage.

Un robot à l’université ?

Des chercheurs japonais de l’Institut national d’informatique préparent un ordinateur à passer l’examen d’entrée de l’université de Tokyo d’ici 2021.

L’intelligence artificielle du robot « doit convertir les questions formulées en langue japonaise en équations, et les résoudre via un système d’algèbre », indique M. Iwane, du groupe d’informatique Fujitsu qui participe au projet.

L’an passé, Watson, un superordinateur d’IBM a battu des candidats humains lors d’un jeu télévisé. Il comprend le langage parlé, en tire des indices, rassemble des informations, les analyse, établi des réponses possibles et choisi la plus probable.

M. Iwane souligne qu’il est plus difficile de passer le test de l’université, divisé en cinq matières (mathématiques, physique/biologie, sciences humaines, japonais et langue étrangère). « Watson analyse les mots clés d’une question et choisit la réponse la plus probable. Pour répondre à la question d’un examen, vous devez saisir très précisément son intitulé. Or faire comprendre un texte destiné aux humains à un ordinateur n’est pas aisé ».

Baxter, premier robot pour PME

Notre but est de soutenir la renaissance de l’industrie américaine en la rendant plus compétitive, dit le créateur de Baxter, Rodney Brooks.

Baxter pourrait accomplir cet exploit en raison de son faible coût (22000 $) et de sa flexibilité pour aider à un large éventail d’activités de production et de manutention.

Le segment visé est celui des PME mais de grandes entreprises s’y intéressent.

« Ce robot est la preuve que la robotique n’est plus une curiosité de laboratoire ou un outil réservé aux grandes entreprises. Notre pari est d’élargir le marché à la façon de l’industrie informatique quand le prix des ordinateurs a baissé et que les gens inexpérimenté ont pu les utiliser à la sortie de la boîte ».

Au début, le robot ne sera agréé à la vente qu’aux États-Unis et au Canada, où le marché est « tellement grand que nous pouvons avoir une croissance explosive pendant des années avant d’aller voir ailleurs. »

L’espoir est que l’utilisation de Baxter permette aux entreprises de rester ou de revenir aux États-Unis. Baxter travaille pour 4 $ de l’heure.

Et la lumière fut

Une femme australienne a partiellement recouvré la vue grâce à un oeil bionique.

Dianne Ashworth avait une perte de vision sévère, mais grâce à une greffe, elle peut voir des formes. « Tout d’un coup, je pouvais voir un petit flash : c’était incroyable ».

L’œil est seulement en mesure de donner aux patients une vision légère, comme les contrastes et les arêtes et les objets clairs ou foncés.

Bionic Vision Australia a développé l’oeil, qui est équipé de 24 électrodes.

La prochaine étape sera l’implant d’appareils complets. L’œil finira par former des images en noir et blanc, et permettra aux patients de se déplacer de façon autonome mais les chercheurs ont déjà créé un prototype qui restaure une vision proche de la normale pour des souris aveugles .

Le chirurgien qui a dirigé la transplantation, le Dr Perry Allen a dit que la procédure à suivre est simple. « L’appareil stimule électriquement la rétine et les impulsions électriques sont transmises jusqu’au cerveau. » Ashworth est la première des trois patients qui essaieront l’implant.

Toyota aide les personnes à mobilité réduite

Toyota a dévoilé un robot aidant les personnes à mobilité réduite: HSR, Human Support Robot.

Il peut être contrôlé via une tablette et peut aussi porter celle-ci sur la tête, permettant aux aidants et aux membres de la famille de communiquer avec son propriétaire. A la différence des autres robots de téléprésence, HSR a un bras et une pince pour faire des tâches simples. Il peut ramasser des objets, sur le sol ou sur une table grâce à son corps télescopique. Lorsqu’il est inutilisé, le bras se plie pour réduire le diamètre du corps à 36 cm (point important pour manœuvrer dans les petites maisons japonaises). Le bras se déplace lentement pour éviter accidents et blessures.

Le robot pèse 32 kg et supporte des objets de 0,9 kg. Il a une Microsoft Kinect et des caméras stéréo, ce qui lui permet de mesurer la profondeur et d’identifier les personnes et les objets. Le prix est inconnu, mais étant donné que l’assurance maladie japonaise le prend en charge à 90%, le coût pour l’utilisateur restera décent.

Au tour de V.I.N. de récolter

Un GPS, deux bras, quatre roues, six caméras, 20 kg, 50 cm de haut et une capacité de taille de 600 ceps par jour : V.I.N. (Viticulture intelligente naturelle) a commencé son travail à l’automne. Il collecte aussi des données sur la santé des vignes et du sol. Son inventeur, Christophe Millot a mis trois ans pour créer le robot élagueur, épaulé par Guy Julien, ingénieur : « La plus grande difficulté a été de faire que les caméras comprennent ce qu’elles voient et comment l’interpréter », explique-t-il.

Le robot vigneron est vendu 25.000 euros. « Ce qui n’est pas excessif dans la mesure où il travaille jour et nuit, 7 jours sur 7. Bien sûr, nous enlevons du travail aux tailleurs de vignes, mais nous créons de l’emploi pour ceux qui fabriqueront, entretiendront et amélioreront les robots. Et nous maintiendrons la production en France ».

Des vignerons sont récalcitrants à l’idée de voir des robots faire irruption dans un travail qu’ils estiment lié à la main de l’homme, mais la plupart considèrent que la robotisation est inévitable à terme.

Du nucléaire russe sur Mars

Le robot Curiosity est équipé d’un instrument de mesure nucléaire. Il détecte la présence d’eau ou de minéraux hydratés dans une couche de 1 m de profondeur. Le DAN (Dynamic Albedo of Neutrons) est constitué d’un canon à neutrons et de détecteurs… de neutrons. Le canon produit des réactions de fusion nucléaire dont sont issus des noyaux d’hélium et des neutrons. Ceux-ci sont émis vers le sol et peuvent y parcourir environ 1 m. L’une des caractéristiques des neutrons est leur interaction avec les noyaux d’hydrogène : ils rebondissent dessus.

Le robot peut détecter en 30 minutes s’il y a de la matière hydrogénée (de l’eau) dans le sol, en quelle quantité et à quelle profondeur, avec une précision inégalée de 0,1 %.

Sur Curiosity, le générateur de neutrons est russe (Institut de Recherches Spatiales et All Russia Research Institute of Automatics à Moscou et Joint Institute of Nuclear Research de Dubna). Les scientifiques espèrent trouver de l’hydrogène sur Mars sous deux formes : de la glace et des molécules d’hydrates dans des cristaux rocheux.

Un robot pour dessiner votre sommeil

Le projet de « l’art du sommeil » a permit d’illustrer les habitudes de sommeil de 40 volontaires.

Les hôtels Ibis ont proposé un « happy few » : tester un nouveau type de literie, connecté via 80 capteurs à un robot. Les capteurs permettent de saisir des données du sommeil des invités et d’en faire une œuvre d’art.

Quarante personnes ont dormi sur des lits qui transmettent des données sur le mouvement, le son et la température à un robot avec un pinceau.

Le bras mécanique a fait un dessin basé sur la température du dormeur, les mouvements et les bruits. Au réveil, les hôtes découvrent l’œuvre.

Les représentations nocturnes ont eu lieu à Paris, Berlin, et Londres.

Le processus a été filmé et les individus mis en mesure de suivre l’expérience via un flux sur Facebook.

Un tirage au sort a offert à quelques fans de Facebook la chance de voir leur sommeil tracé comme une œuvre d’art. Les personnes sélectionnées ont reçu une copie numérique de l’œuvre d’art inspirée par leur cycle de sommeil.

Comme des poissons -en forme- dans l’eau

Des recherches ont montré que les poux du poisson provenant des fermes salmonicoles sont préjudiciables à la migration du saumon sauvage. A l’intérieur des fermes piscicoles, la mortalité peut atteindre 20 % pour cause de maladie ou de blessure.

Le poisson de demain pourrait bientôt être en forme et en bonne santé, non pas parce qu’il passera sa vie à nager dans l’océan, mais parce qu’un robot lui donnera une séance d’entraînement quotidienne dans un enclos d’aquaculture.

Les poissons qui font de l’exercice tous les jours ont moins de graisse, un système immunitaire plus fort et sont moins agressifs. Ils meurent moins en raison de maladie ou de blessures, ce qui est un avantage économique. L’idée de base est de concevoir un système qui pourrait faire nager les poissons d’une certaine façon. Les facteurs qui pourraient duper les poissons sont difficiles à déterminer.

Une solution pourrait être le poisson-robot développé par M. Porfiri à l’Institut Polytechnique de l’Université de New York pour diriger les poissons loin de la pollution.

Un robot dans la soute

Un aéroport très fréquenté, avec beaucoup de gens occupés et leurs bagages. Un endroit parfait pour les débuts d’une valise robotique. C’est le genre lieu où la robotique peut vraiment apprendre à connaître les gens et où ceux-ci peuvent se familiariser avec les objets autonomes.

Hop, la valise robot, est le fruit de l’inventeur espagnol, Rodrigo Garcia Gonzalez, qui, en plus d’inventer ce robot, le propose en plate-forme aux autres inventeurs, pour l’améliorer. Les potentiels add-ons de cette valise semblent illimités : lui faire chercher une tasse de café ou un taxi par exemple.

La valise suit son propriétaire via les signaux Bluetooth de son smartphone, grâce à trois capteurs, un microprocesseur et deux chenilles.

Elle peut être programmée pour suivre le personnel qui s’occupe des bagages dans les aéroports. Si le signal du téléphone est perdu, la valise se verrouille et envoit un message sur le téléphone de l’utilisateur.

Gonzalez espère trouver des fonds pour réunir une équipe dédiée au développement de Hop.

Ce n’est pas une imprimante, c’est une usine d’armes

Cody Wilson, étudiant en droit à l’université du Texas a lancé un projet de création d’un schéma d’arme à feu destiné à la production via des imprimantes 3D. Il a réuni des ingénieurs et des programmeurs, ayant besoin du financement nécessaire au lancement du projet, ils se sont inscrits sur le site de crowdsourcing IndieGoGo, dont ils ont été chassés dès que l’objet du projet eu les honneurs de la presse, au motif que la vente d’armes est exclue par la politique du site.

Mais comme le dit Wilson, son projet n’est pas de vendre des armes, mais de diffuser gratuitement un schéma d’arme à feu. Selon les spécialistes, il est légal aux Etats-Unis de fabriquer et d’utiliser des armes chez soi, pour son propre usage. L’arme n’a même pas à être enregistrée. Le projet pourrait éventuellement tomber sous la loi interdisant les armes indétectables par les appareils de radiographie. Et Wilson de poser une dernière question : « Comment les gouvernements réagiront-ils si tout citoyen a un accès quasi instantané à une arme à feu via Internet? »

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L’article dans son intégralité est paru dans Planète Robot n°19 du 1er Janvier 2013.

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