Actualités Juillet-Août 2012

La robotique, carte en main

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Les données statistiques manquent en robotique.

Le site « The Report Robot » y remédie partiellement en construisant une carte interactive des startups du domaine (développant un produit ou un service). On y remarque que les startups sont rarement tournées vers l’industrie, mais majoritairement vers les services (tout robot, sauf ceux utilisés pour la fabrication industrielle de haut niveau : chirurgie, soins de santé, défense, espace, etc).

Ces entreprises sont regroupées dans la Silicon Valley, près de Boston, de Pittsburgh, à New York, à Tokyo et à Stockholm. Ces zones correspondent à des regroupements autour d’universités et à des régions ayant un programme d’assistance aux entreprises pour des projets et fournissant des aides pour des rencontres entre investisseurs, inventeurs et roboticiens.

Des entreprises n’apparaissent pas sur le site parce qu’ayant une trop faible présence sur le web ou dans une langue qui difficile d’accès pour un anglophone. Si vous en connaissez, n’hésitez pas à contacter info@therobotreport.com.

www.therobotreport.com

Cervelet artificiel

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Des chercheurs de l’Université de Grenade ont mis au point un cervelet artificiel qui a restauré le fonctionnement cérébrale chez des rats.

Habituellement, Le cervelet régit l’appareil locomoteur et coordonne les mouvements du corps. Ici, l’organe, un microcircuit adaptatif inspiré de la biologie, contrôle un bras robotisé.

Les chercheurs ont mis en place un modèle s’adaptant par correction et possédant des bibliothèques d’effets sensoriels. Il enregistre aussi les commandes des moteurs pour prévoir le mouvement à effectuer par le bras.

Le système obtenu effectue un apprentissage automatique en extrayant des fonctions de la couche d’entrée du cortex cérébral. En outre, deux systèmes de contrôle qui permettent un contrôle précis et robuste du bras ont été développés.

La synergie entre le cervelet et le système de contrôle permet l’adaptabilité du robot à l’évolution des conditions. Les architectures d’inspiration biologique utilisées dans ce modèle combinent l’apprentissage par l’erreur avec la commande adaptative prédictive.

Un robot à l’épreuve des chocs

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Une équipe du Laboratoire d’Analyse et d’Architecture des Systèmes (LAAS) de Toulouse développe un robot autonome, capable de se déplacer seul dans un milieu qu’il ne connaît pas.

Au sommet de l’engin se trouvent 64 télémètres lasers qui lui permettent d’établir en permanence une cartographie 3D de son environnement. Le robot est capable d’identifier des obstacles et de les éviter pour poursuivre sa mission.

Les chercheurs toulousains travaillent sur la coopération entre plusieurs robots, terrestres et aériens, pour des applications civiles et militaires : exploration d’une zone de catastrophe, d’un environnement hostile, etc. Les drones peuvent informer les robots au sol de leur position ou des obstacles qu’ils peuvent rencontrer.

Sur la vidéo de Sciences et Avenir, le robot devait aller d’un point A à un point B sur un parking. Si un obstacle se présente, il le contourne et trouve une nouvelle route pour atteindre l’objectif fixé : www.dailymotion.com/video/xrwnfo_un-robot-anti-choc_tech .

Un ours contre les ronflements

 

Jukusui-Kun (sommeil profond en japonais) est un oreiller robot anti-ronflement en forme d’ours polaire. Il a été conçu par le laboratoire du Docteur Kabe à l’université de Waseda.

Pour les experts, le ronflement est lié à une saturation en oxygène du sang.

Le robot est composé de deux éléments : un capteur sensoriel attaché à la main du dormeur qui mesure le taux d’oxygène sanguin, et un micro intégré dans l’oreiller qui enregistre le niveau sonore des ronflements.

Les deux équipements sont reliés par un réseau sans fil à un terminal qui analyse les données collectées.

Lorsque le niveau d’oxygène sanguin décroît et que le niveau sonore des ronflements s’accroît simultanément, un mécanisme d’aide se déclenche automatiquement : l’ours caresse avec sa patte le visage du dormeur, l’amenant à se retourner et donc à cesser de ronfler sans se réveiller.

La robotique par l’art : Hummingbird Kit

 

Les enfants étudient l’art mais ont de la chance s’ils peuvent faire de l’électronique ou de la robotique. Que pourraient-ils faire si les deux étaient combinés et que le côté artistique puisse s’exprimer en utilisant des composants électroniques? C’est l’idée d’un nouveau kit, Hummingbird, de la Carnegie Mellon University.

Le kit se compose d’un panneau de contrôle, de lampes, de capteurs et de moteurs qui peuvent être connectés au contrôleur sans soudure. Les étudiants programment avec un logiciel gratuit, par des glisser-déposer et sans aucune expérience en programmation. « Nous voulons que les étudiants deviennent des inventeurs plutôt que des utilisateurs de technologie», déclare le Pr Nourbakhsh, à l’origine d’Hummingbird.

Terry Richards, qui enseigne la physiologie humaine à Pittsburgh, utiliser le kit pour construire des modèles du bras humain et de sa musculature. Avec le kit, les étudiants ont appris à installer des servos pour déplacer coude et poignet, à les câbler et à écrire des programmes pour contrôler le mouvement.

Mahoro, assistant de laboratoire

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Créé par Yaskawa et l’Advanced Industrial Science et Tehnologie, Mahoro est un androïde pour l’automatisation des travaux de laboratoire.

Ses concepteurs expliquent : « Pour développer des médicaments contre la grippe, nous faisons des essais d’infection chaque jour. Ce travail est dangereux, il doit être fait par un robot. Avec un robot spécialisé, quand nous modifions les procédures, il devient inutile. Nous avons donc créé un robot qui peut faire ce que font les gens, avec les mêmes outils. »

La précision de Mahoro est meilleure que celle d’un technicien chevronné et il fait le travail en moitié moins de temps. Ses bras ont sept axes. Auparavant, programmer un tel robot demandait beaucoup de temps, mais Mahoro apprend dans un espace virtuel, sur ordinateur.

« Un scanner 3D capture des données des outils à utiliser. Nous créons un site virtuel. Puis, si nous voulons prendre un tube, nous devons cliquer dans cette direction, et la main du robot ira là-bas. »

Mahoro est utilisé par des sociétés pharmaceutiques et des universités au Japon.

Développer des comportements… humains

 Un logiciel devrait permettre aux robots d’imiter le plus fidèlement possible les mouvements humains des bras, des mains, ou du torse, pour qu’ils apprennent à résoudre des tâches complexes sur d’autres planètes. Le projet BesMan, du Centre de recherche allemand sur l’intelligence artificielle et le Groupe de robotique à l’Université de Brême développe également des algorithmes pour que le robot complète des actions à distance de manière indépendante. Ceux-ci fonctionnent sur le principe du répertoire de compétences : des mouvements sont appris par le robot en laboratoire (via l’enregistrement par caméras des mouvements d’un scientifique), puis sont découpés en séquences et ajoutés au répertoire comportemental de la machine.

Lors d’un voyage dans l’espace, le robot percevra les changements dans son environnement et pourra réagir de façon indépendante en puisant dans sa base de compétences. L’utilisation de robots intelligents pourrait permettre des économies de coûts et de risques. BesMan recevra 3,8 M d’€ du Centre aérospatial allemand.

Aldebaran Robotics rachète Gostai

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Aldebaran Robotics, créateur de Nao, a annoncé le rachat de Gostai, à l’origine du système d’exploitation Urbi et du robot de télé-présence Jazz.

«L’association de notre expertise en robotique avec les compétences de Gostai dans le domaine des logiciels nous permet de renforcer notre position de manière significative. Aldebaran Robotics est plus que jamais un acteur majeur international dans ce domaine, qui est censé devenir très compétitif.» a déclaré Bruno Maisonnier, fondateur et PDG de Aldebaran Robotics.

«Nous sommes très heureux de rejoindre Aldebaran Robotics», dit encore Jean-Christophe Baillie, qui a fondé Gostai en 2006. «Ce partenariat va nous permettre d’aller encore plus loin dans la prise de nouveaux défis et d’accroître notre développement.»

Jean-Christophe Baillie prend la direction scientifique et technique de l’activité logicielle d’Aldebaran Robotics.

La première contribution notable de cette nouvelle acquisition est l’intégration des technologies mobiles Gostai de téléprésence dans les solutions d’Aldebaran Robotics.

Levez la tête et souriez

 Aux Etats-Unis, il est possible pour un policier de cliquer sur un smartphone pour vous regarder vous promener dans la rue, pour un agriculteur, de rechercher des insectes détériorant ses champs ou, pour un architecte, des fissures sur un immeuble. Les drones sont revenus de guerre et les fabricants se recentrent sur les tâches civiles. Le marché devrait passer de 6 Mds $ à plus de 11 en 10 ans, pour plus de 10.000 drones en 2020.

L’accès à l’espace aérien a été ouvert en 2012 avec la promulgation de la loi sur la modernisation de la Federal Aviation Administration (FAA), mais les personnes qui l’ont voté s’alarment sur ses implications pour la protection de la vie privée. La loi prévoit 63,4 Mds $ de financement, dont 11 pour le nouveau système de contrôle de la circulation aérienne. Elle nécessite d’écrire les règles d’ouverture de l’espace aérien mais la FAA a déjà annoncé que la police a été autorisé à faire voler des drones sans mandat et a signé 300 autorisations pour des organismes publics et des entreprises privées.

Kuratas, un « transformers » dans le commerce

 Kuratas

Suidobashi Heavy Industry a présenté la version finale de son lourd robot de rêve, Kuratas, au Wonder Festival de Tokyo. Ses créateurs travaillent dessus depuis 2010. Il mesure 3,6 m de haut, pèse cinq tonnes et ressemble à un bidon de forme humaine avec une tête, deux bras mobiles, et une plate-forme à quatre roues motrices diesel qui permet au robot d’atteindre les 100 km par heure. Il est peut être utilisé comme un exosquelette et commandé par l’intermédiaire d’une manette, d’un smartphone ou d’une Kinect.

Le but du robot est encore mystérieux. Suidobashi affirme que chaque unité est personnalisable. L’appareil peut fonctionner comme une lance à eau pour pompier, il dispose également d’une coque de camouflage, ou peut saisir un balai pour du nettoyage à domicile.

Kuratas peut également être armé d’un lance-roquettes multiple qui tire des roquettes en plastique ou de deux canons gattling qui tirent des projectiles en plastique. Il coûte tout de même environ 100 millions de yens (1.000.000 d’€).

Life is Botiful !

Botiful

Conçu par une ingénieure française vivant en Californie, Botiful, une fois connecté à un mobile (Android), peut être contrôlé à distance via Skype. Claire Delaunay a développé une interface logicielle pour contrôler ses déplacements via un clavier ou une tablette tactile. Le support recevant le smartphone est aussi motorisé pour faire varier l’angle de vue et regarder la personne avec laquelle on discute.

Les déplacements sont rapides et le sentiment d’immersion, réel. On peut aussi lancer des applications. Botiful est aussi un accessoire facile à personnaliser pour les développeurs. Il peut servir de base pour des TP de programmation ou sur les algorithmes de vision. Enfin, il est possible d’ajouter des capteurs. Passionnée de robotique, deux fois vainqueur de la compétition Carotte, la jeune femme travaille sur ce projet dans son garage de Palo Alto depuis plusieurs années. Pour donner vie à son robot, Claire Delaunay lance un appel de fonds via Kickstarter. Les supporteurs du projet qui investissent 199 $ recevront un Botiful.

www.kickstarter.com

Tawabo, guide à Tokyo

Tawabo

Un robot nommé Tawabo a fait sa première apparition sur la terrasse d’observation de la tour de Tokyo (copie rouge et blanche de la Tour Eiffel). Il y rencontre et accueille les visiteurs dans quatre langues différentes. La tour, à 54 ans, a perdu le titre de plus haute tour métallique du Japon en mai. Dans le but d’attirer plus de touristes, un nouvel guide a été engagé. Tawabo (contraction de «tower» et «robot») n’est pas n’importe quel robot. Il parle quatre langues – japonais, anglais, chinois et coréen – et doit souhaiter la bienvenue à environ 100.000 visiteurs étrangers par an. Haut de 1 m 60 et pesant 180kg, orange et blanc, Tawabo est très trapu. Son visage apparaît sur un moniteur pour afficher un grand sourire quand il n’est pas remplacé par des informations sur la tour et ses environs. Tawabo a reçu un certificat de travail lors de sa cérémonie d’arrivée, après quoi il a déclaré à la presse et aux visiteurs : « Je veux apprendre mon travail des autres employés afin de pouvoir être accueillant. »

L’article dans son intégralité est paru dans Planète Robot n°18 du 1er Novembre 2012.

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