Actualité Novembre-Décembre 2013

 

Zeno R25, robot émotif

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Les robots humanoïdes sont chers. Zeno R25 est présenté comme un «robot social abordable». Il sera vendu à «seulement» 2700 $, somme nettement inférieure aux tarifs habituels. Avec les enfants, Zeno R25 raconte des histoires, lit des livres, danse, enseigner une langue étrangère, donne des leçons de niveau primaire et répond à une question en effectuant une recherche sur Internet. Il peut aussi dispenser des cours d’informatique à des étudiants et il existe un module pour les enfants autistes. Grâce à son jeu d’expressions faciales, Zeno R25 peut les aider à mieux interpréter les émotions. Zeno R25 embarque un système double cœur, 1 Go de mémoire vive et 16 Go de stockage. Il est doté d’une connexion Wi-Fi, Ethernet, de deux ports USB, d’un port HDMI et d’une puce NFC. Du haut de ses 56 cm, Zeno R25 est bardé de capteurs et de 9 zones tactiles. L’entreprise RoboKind a mit au point un moteur d’IA pour que son robot détecte et imite les émotions. Tous les outils de développement et de contrôle de ce robot sont open source.

Nouveautés de iRex 2013

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L’Exposition internationale de robotique (iRex), qui a eu lieu à Tokyo, a été marquée par les soins aux personnes âgées et les derniers développements en matière d’automatisation industrielle. Pour sa 20e année, il a attiré 334 entreprises et 100000 visiteurs. iRex a mis l’accent sur les robots industriels avec des démonstrations des robots Toyota Partner avec leurs articulations souples et des robots Fanuc destinés à l’alimentaire destiné à mettre le bento traditionnel en boîte. Kawasaki a dévoilé son bras MSR pourvu de 7 articulations, pour la préparation de médicaments. Nano Optonics a présenté Unimo, un fauteuil roulant robotisé luxueux à 10000$, qui peut se déplacer sur neige et sable. Terapio, de Adtex, est un robot de l’hôpital avec un visage tiré d’une manga, un système de caméras et un compartiment pour transporter des dossiers médicaux et des équipements. Les déficients visuels peuvent faire appel à Lighbot, une canne sur roues avec des capteurs d’obstacles et une poignée sensible à la pression.

Robonaut marche vers l’espace

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Robonaut a maintenant des jambes. Il mesure 2,4 m et pèse environ 227 kg. L’astronaute Cady Coleman a réceptionné Robonaut dans l’ISS en 2011 : « Il ne fait pas de doute qu’utiliser un robot à l’extérieur en lui faisant faire des sorties extravéhiculaires serait une grande avancée pour les robots dans l’espace. Une sortie dans l’espace utilise beaucoup de consommables, nous respirons et nous devons vérifier les combinaisons spatiales ». Les jambes de Robonaut lui permettront de se déplacer dans la station spatiale par lui-même. « Quand il flotte librement dans la cabine, si quelqu’un le pousse, c’est plusieurs centaines de livres dans une expérience ou une personne. C’est dangereux, donc nous avons besoin que Robonaut se déplace en toute sécurité par lui-même. » Une fois les jambes arrivées, l’équipage va suivre un processus minutieux pour les attacher et de les tester. Robonaut apprendra à se déplacer. « Cela sera long : il doit être capable de s’étirer à travers les trappes sur la station spatiale entre les modules.

Cow-robot

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Rover est un robot à quatre roues chargé de mener un troupeau de vaches du champ à une laiterie. Le robot se déplaçant à vitesse constante, il permet aux vaches d’évoluer à leur rythme, ce qui réduit les blessures chez les bovins. Une équipe du Centre de robotique de l’Université de Sydney l’a créé pour permettre aux chercheurs de recueillir des données sur l’interaction robot-bovins. Le prototype est téléguidé par un humain mais la prochaine version sera automatisée. Il pourrait être utilisé la nuit pour déplacer lentement les vaches qui doivent vêler vers un paddock de surveillance, pour recueillir des données sur le sol ou détecter les problèmes avec les clôtures électriques. Le robot réduirait également le nombre d’accidents. La plupart des producteurs laitiers en Australie utilisent des quads pour rassembler leur bétail et cette pratique est l’une des principales causes de blessures. Depuis la démonstration du robot lors d’un salon laitier en Australie, l’équipe a obtenu des financements pour développer le robot Rover II.

Des nouvelles d’Asie

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La robotique est au 12e plan quinquennal chinois et le pays veut que Shanghai soit la capitale asiatique de la robotique en 2020. Wu Lei, de la municipalité de Shanghai dresse les plans: « Accélérer le développement de la technologie haut de gamme et des équipements ». L’industrie de la robotique à Shanghai atteindrait 3 Mds $ en 2015 et 14 en 2020 soit 30% des ventes mondiales selon la Fédération Internationale de Robotique. La Thaïlande, Singapour, la Malaisie et le Vietnam sont prêts : la volonté politique est là, les infrastructures financières se créent et l’automatisation industrielle gagne. En 2012, la Thaïlande a acheté 4000 robots et le pays consacre 66 M $ jusqu’en 2017 pour construire des installations pour le développement de la robotique. La Chine s’engage à soutenir la communauté ASEAN. Le Premier ministre Li Keqiang décrit la dernière décennie comme une «décennie d’or» et veut que la prochaine soit une «décennie de diamant ». La communauté de l’ASEAN a un potentiel de croissance rapide si elle travaille de concert et profite des offres de la Chine.

L’oeil bionique est là !

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L’implant Argus II ressemble aux lunettes de Google, mais il envoie les images à un réseau d’électrodes implanté dans la rétine. La stimulation électrique parvient, via le nerf optique, au cortex visuel : le patient voit ! Le dispositif est disponible aux États-Unis pour les patients atteints de rétinite pigmentaire. Ceux qui l’utilisent peuvent deux fois plus identifier des objets que ceux qui reçoivent un signal brouillé de l’implant (groupe témoin). La mise sur le marché aurait du exiger des essais sur 300 patients. Mais avec un coût de 1 M de $ chacun, les essais ont été limités à 30. Second Sight travaille à augmenter la précision, mais cela nécessite plus d’électrodes. Argus II comprend 60 électrodes, la version III en aura 240. L’entreprise porte également ses efforts sur le logiciel. L’implant devrait aussi pouvoir être utilisé chez les patients atteints de dégénérescence maculaire. Pour ceux souffrant de glaucome, Second Sight développe un implant stimulant le cerveau lui-même. Un tel dispositif invasif entraîne un calcul bénéfice-risque plus ardu.

Oz, du crowdfunding aux légumes

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L’arrachage des mauvaises herbes est pénible et les maraîchers peinent à trouver de la main-d’œuvre. Gaëtan Séverac et Aymeric Barthes, ingénieurs en robotique ont créé la start-up Naïo Technologies à Toulouse. Pour concevoir un prototype ils ont fait appel au fablab Artilect. Les deux ingénieurs entrepreneurs lèvent 8000 € sur la plate-forme Ulule et 85000 € sur LoveMoney. Naïo Technologies fait fabriquer la plate-forme robotique par la société Lapeyre, dans l’Aude. Les deux ingénieurs développent le logiciel de navigation du robot, nommé Oz, entre les rangs de légumes. Il se repère à l’aide d’une caméra et bine sans tasser le terrain. L’agriculteur n’a plus besoin de désherber ni d’utiliser de désherbants. Naïo Technologies, qui veut passer de 5 à 8 personnes en 2014, fabrique ses produits à la pièce et utilise Artilect pour usiner les boîtiers des modules électroniques. L’entreprise a vendu 4 robots à 24000 € pièce en 6 mois. Les entrepreneurs veulent lever 500000 € sur la plate-forme SmartAngels.fr.

Une tortue de mer

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L’exploration des épaves est un travail dangereux. La plupart des véhicules robotiques sont trop gros pour explorer en détail et certains sont alimentés par un câble, ce qui limite leur portée. U-CAT est petit et fonctionne sur batterie. Le robot imite la tortue avec quatre « palmes » mécaniques qui lui permettent de planer, tourner sur place et se déplacer en avant et en arrière. Les robots sous-marins classiques utilisent des hélices. Les propulseurs de U-CAT conduisent le robot dans toutes les directions sans bouger la vase. U-CAT transporte une caméra et est relativement peu cher, ce qui fait, qu’en cas de perte, ce n’est pas une catastrophe pour l’archéologue. Le petit robot sera d’abord testé dans la mer Baltique avant un test plus important en Méditerranée, où il travaillera avec des robots plus grands et des archéologues sur le projet ARROWS, une initiative de l’UE pour développer des robots pour une utilisation en archéologie sous-marine.

Une méduse volante

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Une équipe de chercheurs de l’Université de New York a construit un dispositif aérien imitant les déplacements d’une méduse. Elle mesure 8 cm de diamètre et pèse 2 g. Elle peut s’élever dans les airs, planer ou voler mais n’est pas autonome. Elle est dotée de quatre ailes assemblées entre elles comme les pétales d’une fleur. En se rabattant, elles éjectent l’air vers le bas et permettent au robot de décoller et se déplacer dans les airs. Il faudra lui ajouter une batterie, mais les robot méduse pourrait devenir un dispositif de surveillance, impliqués dans des opérations de sauvetage ou dans des études météorologiques ou être vendu comme jouet. Son concepteur, Leif Ristroph admet qu’il pourra aussi être utilisé par l’armée mais espère que les applications civiles compenseront les utilisations négatives. Selon lui, son robot ne coûterait pas plus de 50 cents (sans batterie) !

Livraison 30 minutes

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Amazon teste des drones, appelés Octocopters, pour livrer ses marchandises. Le but est de livrer des colis pesant jusqu’à 2,3 kg (soit 86% des commandes) en 30 min après l’achat. Le service pourrait démarrer dans 5 ans. Les drones peuvent déplacer 2 kg sur 10 km pour 0,24 $. Le fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, a déclaré « D’un point de vue technologique, nous serons prêts à débuter les opérations commerciales dès que les règlements nécessaires seront en place. » L’espace aérien civil devrait être ouvert à tous les types de drones aux Etats-Unis en 2015 et en Europe en 2016. Pour le Dr Darren Ansell, expert de l’Université de Lancashire : « Les drones n’ont pas actuellement assez conscience de leur environnement pour être en mesure d’éviter les personnes. Ils devront survoler les villes densément peuplées, quelque chose que les règlements actuels empêchent. D’autres choses à prendre en compte sont la sécurité des marchandises pendant le transit. Sans personne pour les garder, le drone et le paquet peuvent être volés ».

Pourrez-vous rejoindre Todai à l’université ?

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Fujitsu et l’Institut national japonais d’informatique ont présenté le projet Robot Todai, qui a pour objectif de permettre à un cerveau artificiel de réussir le test d’admission à l’Université de Tokyo en 2021. A ce jour, le projet a relevé le défi des examens pratiques menés au séminaire Yoyogi. Pour le traitement du texte, une part d’intervention humaine était acceptée. Le cerveau artificiel de Todai Robot a résolu deux des quatre questions de mathématiques pour les sciences humaines, et deux des six questions de mathématiques pour les cours de sciences. Cette tentative sert à évaluer les progrès des recherches actuelles et à identifier les questions techniques restant à traiter. Par exemple, les formules trouvées pour aboutir au résultat sont plus redondantes que celles exprimées par les humains. L’objectif est de rendre la technologie de calcul plus robuste afin de résoudre une grande variété de problèmes.

L’article dans son intégralité est paru dans Planète Robots n°26 du 1er mars 2014.

 

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