Actualités Mars-Avril 2014

Des robots dans l’alimentaire britannique

FANUC

L’Association britannique pour l’automatisation et la robotique (BARA) a annoncé une augmentation de 60% du déploiement de la robotique chez les fabricants d’aliments entre 2000 et 2013. En 2010, une étude concluaient que les raisons de la réticence des fabricants britanniques étaient le manque de connaissances, de compétences et de confiance. Le gouvernement a alors lancé un programme donnant au BARA des fonds pour donner des conseils sur les solutions d’automatisation. Le programme a réunit 366 sociétés dont 40% issues du secteur alimentaire. « La vitesse, la précision et l’agilité sont les principaux atouts des robots. Les exigences des producteurs avaient trait à la sécurité alimentaire », a déclaré Chris Sumner, DG de Fanuc. « Auparavant, la nature du bras de robot, avec des cavités et des matériaux non durables, empêchait son utilisation dans des environnements alimentaires. » Aujourd’hui, les systèmes robotiques sont en passe de règler ces problèmes et sont plus rapides, compacts et abordables.

Les PME vont aimer les robots

Un plan gouvernemental visant à aider 250 PME à investir dans la robotique a été lancé il y a un an. Une cinquantaine d’entreprises seront équipées. La France a longtemps eu peur du robot qui prend des emplois. En cause également un sous-investissement chronique de biens des PME. La majorité des robots se trouvent dans les grandes entreprises. Les régions les plus concernées sont les plus industrialisées : Rhône-Alpes, le nord et l’ouest de la France. Avec des secteurs comme l’agroalimentaire ou la production de produits manufacturés. Une trentaine d’experts ont été recrutés pour aider les entreprises à établir leur cahier des charges. Un travail financé à 50 % par le plan. Un robot n’est pas une machine et suppose que l’entreprise se réorganise. Le plan prend en charge 10 % de l’investissement à concurrence de 20.000 euros. Salm, fabricant de meubles de cuisines a amélioré sa productivité de 30 %. ADS, fabricant de lunettes en plastique injecté aura amorti son investissement de 150000 € en trois ans.

Robolution est en marche

Photo Jackolan1
Photo Jackolan1

Robolution Capital, premier fonds d’investissement européen dédié à la robotique a été lancé le 4 mars par Arnaud Montebourg. Doté de 80 M d’€, il est financé à parts égales par le secteur public (BPI France, European Investisment Fund) et le secteur privé (Orkos Capital, AG2R, la Mondiale, Orange, EDF, Thales et des actionnaires individuels).

Selon ce plan, la France se fixe pour objectif :

– de compter parmi les cinq nations leader de la robotique dans le monde d’ici 2020 particulièrement en matière de robotique de service,

– de développer une offre française,

– d’accroître les parts de marché de la France.

Robolution Capital compte investir dans la plupart des branches de la robotique en soutenant des entreprises produisant déjà des robots et des concepteurs de capteurs ou de logiciels, avec des tickets de 300000 à 5 M d’€. Il est temps : Aldebaran Robotcis est passée en mars 2012 sous la coupe de la holding internet japonaise Softbank.

La Russie pour des robots de sécurité

russes

La Russie envisage de déployer des robots mobiles de sécurité en 2014 pour protéger ses installations de missiles stratégiques selon le ministère de la Défense russe. « En Mars, les Forces des missiles stratégiques russes ont a commencé à tester des systèmes robotiques mobiles en cours d’élaboration pour protéger les installations clés », selon le Major Dmitry Andreyev. Andreyev a déclaré que les robots de sécurité seront déployés sur 5 sites balistiques de lancement de missiles dans le cadre d’une remise à niveau des systèmes existants vers de la sécurité automatisée. Il a déclaré que les robots effectueront des missions de reconnaissance et de patrouille, pour détecter et détruire des cibles fixes ou mobiles et fournir un appui-feu pour le personnel de sécurité. Les plates-formes robotiques mobiles jouent un rôle de plus en plus important dans les applications militaires et de sécurité.

Cacophonie dans le ciel américain

Pirker

Un juge du National Transportation Safety Board a estimé que la Federal Aviation Administration n’a pas autorité sur les drones. Il a annulé une amende de 10000 $ imposée par la FAA à M. Pirker pour l’utilisation d’un drone pour filmer l’Université de Virginie. La décision annule l’interdiction de 2007 sur l’utilisation de drones commerciaux. Mais la FAA peut faire appel et les entreprises peuvent se heurter à des réglementations qui interdisent à tout aéronef de voler sans pilote. Pour l’Association Unmanned Vehicle Systems International, cette décision va permettre de dégager une soupape de pression et souligne la nécessité immédiate d’un cadre réglementaire. La FAA travaille à une réglementation depuis une dizaine d’années. Devant tant de lenteur, le Congrès a adopté une loi en 2012 intimant à la FAA de s’organiser pour intégrer les drones dans le ciel américain en septembre 2015. A priori, l’agence de devrait pas respecter ce délai. Pirker est la première personne à laquelle la FAA a tenté d’imposer une amende.

Robot et droit du travail

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Photo : Mixabest

Le cabinet d’avocats américain Littler Mendelson publie un rapport pour guider les employeurs sur les questions juridiques accompagnant une robotisation de l’entreprise : « Les fabricants de robots et les utilisateurs doivent anticiper pour éviter les pièges juridiques qui menacent d’exploser ». Tout d’abord, les blessures. Le droit du travail américain ne permet généralement pas aux travailleurs de poursuivre des tiers pour les blessures subies au travail. Cela met l’employeur dans l’obligation, pour éviter les poursuites, de vérifier les affirmations du fabricant du robot avant de l’utiliser. Les exosquelettes qui visent à réduire les accidents de travail pourraient avoir l’effet inverse : « Les employeurs pourraient exiger plus de travail, pour des tâches plus physiques et dangereuses. » Enfin, la loi américaine oblige l’employeur à fournir des «accommodements raisonnables» pour aider les travailleurs handicapés. Les robots seraient à considérer comme tels selon Littler, obligeant les employeurs à se tenir informés des capacités des robots et de leur coût.

Il est un petit navire autonome

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Le projet MUNIN, financé par l’UE, est chargé de la conception de navires de commerce largement automatisés. De nombreux navires peuvent déjà « voir » à travers l’obscurité et le brouillard et transmettre des données à terre. Avec le projet, une même personne pourrait piloter plusieurs navires. Il sera possible de conserver un équipage qualifié et compétent, à terre. L’UE soutient le projet en partie pour répondre à une pénurie de personnel qualifié sur le marché du travail. La sécurité bénéficierait du lancement de ces navires : l’erreur humaine intervient dans 75% des accidents. Les navires sans équipage étant interdits par le droit international, le projet va promouvoir des systèmes anti-collision, le positionnement et les systèmes de communication par satellite déjà existants et les développer et bien sûr, créer un mode de pilotage automatique associant une salle de contrôle à terre et un petit équipage à bord. Il réduira la pression sur le marché de l’emploi en réduisant l’intensité du travail et automatisera les tâches de routine à bord.

Tena, ambulancier syrien

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Il s’appelle Tena. Ses inventeurs espèrent qu’il sauvera des vies en Syrie. Du côté turc de la frontière, ce robot ambulancier est en train de voir le jour. Le conflit a fait plus de 146000 morts. Des snipers tirent sur des civils et sur ceux qui tentent de les secourir. Ahmed Haydar et son ami Bilel, deux ingénieurs, ont imaginé Tena, un robot de secours. « Nous avons trouvé refuge en Turquie et lancé notre projet. Avec 15000 $ d’économies et 300 de dons, nous avons construit deux bras mécaniques contrôlables à distance. Ils sont solides, en fer et chrome puisque cet engin sera sans doute pris pour cible. Il devra résister aux balles. Les deux bras peuvent s’écarter de 1,70 m pour transporter des adultes. Ils seront équipés de doublures pour un transport le moins inconfortable possible. Nous voulons installer ces bras sur un bulldozer pour les déplacer mais les moyens nous font défaut. Nous avons contacté des rébelles, mais ils nous ont demandé un robot armé. Notre but est humanitaire. Des ONG et l’ONU nous ont félicité sans nous aider, faute de moyens. »

La robotique attendait son Roméo

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Romeo est développé par Aldebaran Robotics. Il mesure 1,4 m, pèse 40 kg et est un assistant et compagnon personnel pour les personnes âgées. Il marche, voit en 3D et fait la conversation. Il peut analyser la biographie, les relations et l’agenda de son interlocuteur pour lancer la discussion. Il est capable d’interactions émotionnelles et perçoit les émotions dans la voix. Aldebaran veut l’expérimenter dans des conditions réelles en 2016 et l’introduire dans les maisons de retraite en 2019. D’ici 5 ans, Romeo deviendra un assistant polyvalent, accompagnant les personnes âgées au quotidien. Il rappellera à son propriétaire ses rendez-vous, dressera la liste des courses après inspection du frigidaire, aidera à la préparation des repas, répondra au téléphone, jouera aux échecs, veillera à la prise des médicaments et, en cas d’urgence, contactera le centre de téléassistance qui l’utilisera pour évaluer l’état de la personne âgée. Le marché de la robotique d’assistance aux personnes âgées est estimé à 3 Mds d’€ et devrait dépasser les 100 Mds en 2030.

Robots et drones animaliers

BeetleCam

Will Burrard-Lucas est un photographe animalier. Il a construit un robot appelé BeetleCam. La première version consistait en une caméra attachée à un châssis radio-commandé. Ensuite, il a ajouté une protection à l’épreuve des animaux et une caméra GoPro pour la vidéo. Plus tard, une plate-forme de stabilisation gyroscopique pour maintenir la caméra à l’horizontale quand le robot traverse un terrain accidenté. Aujourd’hui, Burrard-Lucas est construit des plates-formes de caméra montées sous quadricoptère. Les robots sont idéals pour en apprendre davantage sur notre monde en allant là où l’homme ne peut aller. Un photographie animalier fournit l’inspiration et de nouvelles perspectives. La prochaine étape est de le remplacement de la GoPro par une caméra vidéo à 360 degrés et la projection de films en 3D dans des lunettes de réalité virtuelle, pour une immersion totale dans la vie de la faune.

MH370 : des drones sous-marins en renfort

Photo : BlueFin
Photo : BlueFin

Suite à la disparition en mer du vol MH370, l’Australie, la Chine et la Malaisie ont lancé des appels d’offre pour acheter du matériel d’exploration sous-marine. Si les opérations aériennes et navales ont été stoppées dans le sud de l’océan Indien, les recherches ont continué sous la surface de l’eau. Les opérations sous-marines ont lieu à des centaines de kilomètres des côtes occidentales de l’Australie et plusieurs kilomètres de profondeur. En attendant d’être secondé, le drone sous-marin Bluefin-21 a continué seul le travail. Il avait été immergé à l’endroit où un sonar hydrophone avait repéré des ultrasons provenant peut-être des boîtes noires du Boeing. Le robot patrouillait dans une zone de 60000 kilomètres carrés qui n’avait jamais été cartographiée précisément. Mesurant 5 m de long pour 800 kg, il peut plonger jusqu’à une profondeur de 4,5 kilomètres pendant 24 h et son utilisation coûte 40000 $ par jour.

Buddy, le lauréat

Buddy2

Jean-Marc Ayrault et Anne Lauvergeon, présidente de la commission Innovation 2030 ont présenté les lauréats du concours mondial de l’innovation. Blue Frog Robotics, membre de Silver Valley, réseau regroupant les acteurs de la Silver Economie en Ile-de-France (économie des technologies et des services pour les personnes agées) a été retenu. L’entreprise a créé Buddy, robot compagnon de 45 cm de haut. Il vise les marchés des personnes agées, de l’éducation et de la sécurité domestique. Il veille sur le domicile, participe aux activités des enfants, gère la domotique, prend soin des seniors ou accompagne le suivi des enfants autistes. Il est un moyen d’apprentissage ludique et un nouvel outil pédagogique. Blue Frog Robotics est issu du Centre de Robotique Intégrée d’Ile de France et développe des robots d’assistance et de divertissement abordables pour le grand public et les professionnels. Lauréat du concours d’aide à la création d’entreprise innovante BPI France, l’entreprise est soutenue par Scientipole Initiative et hébergée chez l’incubateur parisien Agoranov.

L’article dans son intégralité est paru dans Planète Robots n°28 du 1er Juillet 2014.

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