Actualités Mai 2015

Les drones sauveront-ils les rhinocéros ?

Drone en Namibie

L’an dernier, en Afrique du Sud, 1200 rhinocéros ont été tués par les braconniers. Les groupes anti-braconnage utilisaient des drones mais restent maintenant au sol; l’Autorité de l’aviation civile africaine du Sud a annoncé que le vol des véhicules aériens sans pilote muni de caméras, à des fins commerciales, est contraire à la loi et qu’elle a besoin de temps pour réfléchir à la réglementation. Pour Eric Schmidt, de Wildlife Protection Solutions, les missions des drones doivent être planifiées en fonction des spécificités de la brousse : « Il n’y a pas de point d’atterrissage là-bas. Un gardien a besoin de quelque chose qui tienne dans un sac à dos et puisse être lancé en 5 minutes. » Les drones doivent voler pendant de longues périodes et pour cette raison, les modèles à voilure fixe sont plus appropriés. Les écologistes espèrent que les drones permettront d’anticiper les actions des braconniers. Le plan de vol est calculé par des serveurs de l’université du Maryland et envoyé à un gardien dans un véhicule servant de poste de contrôle.

La conscience viendra-t-elle des insectes ?

Hector

Hector est un robot ressemblant aux phasmes. Il est doté d’un programme pour marcher et s’adapter aux obstacles. Aujourd’hui, les chercheurs de l’université de Bielefeld veulent le doter d’une forme de conscience. Il a un système basé sur les réseaux de neurones. « Avec cela, il pourait avoir une conscience réflexive  » explique le Dr Holk Cruse. La conscience réflexive est celle qui permet de se voir « à l’extérieur de soi-même ». Les chercheurs n’essayent pas de la programmer mais d’observer sa possible émergence. Un programme lui permet de réagir aux stimuli de l’environnement. Quand il échoue, Hector peut aussi faire appel à un autre logiciel, lui permettant « d’imaginer » des solutions nouvelles : il envisage les hypothèses et décide si elles sont adaptées. Les chercheurs veulent lire les « émotions » du robot. « Les émotions peuvent être déduites du comportement. Par exemple, une personne heureuse prend davantage de risques et prend des décisions plus rapidement que quelqu’un d’anxieux ».

La Chine devant l’UE et l’Amérique du Nord en 2017

Foxshan

Selon les statistiques de la Fédération internationale de robotique, en 2017, il y aura plus de robots industriels dans les usines en Chine que dans l’Union européenne ou en Amérique du Nord. Leur nombre va doubler, passant de 200000 à plus de 400000. En Amérique du Nord, ils seront 300000 à 340000. La Chine est déjà le plus grand marché du monde dans la vente de robots industriels mais sa densité robotique est faible : 30 robots pour 10000 employés. Elle est 10 fois plus forte en Allemagne, 11 fois au Japon et 5 fois en Amérique du Nord, où la majorité des robots industriels sont utilisés pour la manutention (40%) et la soudure (36%). L’industrie automobile est de loin le plus gros client (env. 40%). Pour Per Vegard Nerseth, directeur général d’ABB Robotics : « Nous connaissons une croissance rapide, presque explosive, depuis trois ans. » Quatre robots sur cinq en Chine sont fabriqués par des fabricants étrangers, aussi le gouvernement pousse-t-il vers la recherche. Les dans ce segment ont triplé depuis 2012.

Matternet ONE est lancé !

Matternet

Le projet Matternet vise à mettre en place un réseau de drones délivrant des marchandises, un Internet des choses matérielles. Il est particulièrement destiné aux pays en développement où les déplacements sont difficiles. Aujourd’hui est lancé Matternet ONE, un drone et un système de livraison autonome. Le quadricoptère est blanc avec un compartiment de charge utile rouge cerise. Il peut transporter 1 kg de marchandise sur 20 km. Si la destination est au-delà, le drone change de batterie dans une station. Les drones ne détectant pas les obstacles, la trajectoire entre 2 stations est prédéfinie. Le système enregistre les obstacles et les espaces aériens restreints. Grace à toute cette technologie, l’utilisateur n’a pas besoin de formation pour utiliser Matternet ONE. Il peut charger un drone et, avec un smartphone, sélectionner la destination. Matternet ONE peut voler sous une pluie modérée, du vent jusqu’à 20 noeuds et des températures de -10° à 50° C. La gamme commence à 5000 $ et est uniquement disponible sur invitation.

Amazon volera

prime-drone

Moins d’un mois après avoir critiqué la Federal Aviation Administration (FAA) pour être trop lente dans son processus d’approbation, Amazon a eu la permission de tester la livraison par drone aux États-Unis. Amazon devra faire voler ses drones à moins de 120 m d’altitude et à une vitesse qui ne dépasse pas les 150 km/h. Amazon a déclaré : «Nous sommes heureux que la FAA ait répondu à notre demande pour cette étape de l’expérimentation et nous sommes impatients de travailler avec l’agence pour obtenir la permission d’offrir un service Premier Air à des clients aux États-Unis en toute sécurité et bientôt. » Amazon espère utiliser des drones pour livrer des colis aux clients à une distance de 15 km ou plus. Mais il y a de nombreux défis à surmonter, y compris les limites de la technologie, les conditions météorologiques, l’inefficacité, etc. Certains experts pensent que la livraison par drone, en l’état actuel de l’art, est vouée à l’échec.

Google : un brevet controversé

google patent

Google a déposé le brevet 8.996.429 décrivant un robot qui change de personnalité en se basant sur le contexte et les informations concernant l’utilisateur. Le système enregistre les données dans le nuage où elles peuvent être consultées par d’autres robots. En utilisant ces données, le robot va adopter la bonne personnalité au bon moment. Le robot infère l’humeur de l’utilisateur grâce à des méthodes comme la corrélation avec la météo, l’utilisation de votre diction et de vos structures de phrases. D’après le brevet, le robot va jusqu’à reconstituer une personnalité sur demande. « Soyez maman » pourrait l’inciter à chercher dans le téléphone et l’ordinateur pour obtenir des informations à propos de «maman», déterminer sa voix et afficher sa photo. Le problème porte sur la couverture du brevet. En effet, il ne couvre qu’une idée générale alors que les brevets sont censés protéger des technologies assez détaillées pour une mise en œuvre. Quand une compagnie verrouille ce type d’idée, elle empêche les autres de travailler à des solutions techniques.

[…] L’article dans son intégralité est paru dans Planète Robots n°35 du 1er Septembre 2015.

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