Actualités Août-Septembre 2015

Record de vitesse : 1000 briques par heure !

Hadrian

Les maçons les plus rapides peuvent placer plus de 700 briques par heure. Mark Pivac a inventé un robot maçon nommé Hadrien, capable de placer 1000 briques à l’heure. Travaillant 24h/24, il lui faut 2 jours pour ériger les murs d’une maison, tâche qui, en moyenne, prend actuellement quatre à six semaines. Il fonctionne comme une imprimante 3D, à partir d’un modèle 3D de la structure. Il taille les briques, pose le mortier puis la brique à l’aide d’une pince à l’extrémité d’une flèche télescopique de 28 m. Il aura fallut 10 ans et 7 millions de $ pour le créer. Un autre robot, SAM, de Construction Robotics plafonne à 300 briques par heure et nécessite trois opérateurs. Il construit le mur en avançant le long d’une piste tandis que le bras d’Hadrien lui permet de construire à partir d’un point fixe, mais SAM utilise un laser pour corriger les vibrations et le déplacement sur le chantier, ce qui lui permet de placer chaque brique avec précision.

Un robot tue un ouvrier dans une usine Volkswagen

Un technicien est décédé dans une usine Volkswagen de Kassel. Un intérimaire âgé de 21 ans procédait à l’installation d’un robot lorsque la machine l’a frappé à la poitrine puis poussé contre une plaque métallique. Réanimé sur place, l’ouvrier a succombé à ses blessures. Volkswagen a précisé que le robot n’est pas de la nouvelle génération des machines collaboratives, installées aux côtés des ouvriers sur les chaînes d’assemblage. Celles-ci, dotées de capteurs, ont la capacité de détecter la présence humaine et d’adapter leurs mouvements en cas de distance de sécurité non respectée. Les machines plus anciennes, dont celle de Kassel, sont isolées dans une cage, et ainsi séparées du personnel. L’ouvrier serait entré dans la cage en question pour mettre en route la machine. L’an dernier, Volkswagen avait indiqué vouloir augmenter le nombre de robots dans ses usines pour suppléer à la part importante de ses effectifs qui devrait partir en retraite, et abaisser ses coûts. Source : Les Echos, 2/7.

Deux garçons sauvés par un drone

UAS-Copter

Des pompiers d’Auburn dans le Maine ont utilisé un drone pour apporter un gilet de sauvetage et une ligne de sécurité à deux garçons qui étaient bloqués pendant plus d’une heure sur un rocher au milieu de la rivière Little Androscoggin, après que leur embarcation se soit renversée mardi. L’un d’eux portait déjà un gilet de sauvetage. Frank Roma, chef des pompiers, a utilisé son drone personnel, acheté pour faire des photos. Il a déclaré : «Nous voulions nous assurer que le deuxième enfant avait un gilet, de sorte que s’il tombait dans l’eau, nous pourrions l’attraper en aval. Nous avions écrit sur le drone pour que le jeune comprenne ce qu’il avait à faire. » Une fois que les deux garçons ont été en sécurité dans leurs gilets de sauvetage, deux sauveteurs ont pagayé vers eux et leur ont fait regagner la rive. Après le sauvetage d’une famille dont la maison avait été prise par les inondations (cf. numéro précédent), cette aventure redonne des arguments aux partisans de la libéralisation de l’usage des drones.

Aux Valkyrie de jouer

PHOTOGRAPHES: BILL STAFFORD, JAMES BLAIR, REGAN GEESEMAN
PHOTOGRAPHES: BILL STAFFORD, JAMES BLAIR, REGAN GEESEMAN

Si le robot Valkyrie n’a pas eu de bons résultats lors du Challenge de la DARPA, la NASA met maintenant en place sa propre compétition, le Space Robotics Challenge (SRC). La première épreuve sera virtuelle, en septembre 2016. Elle permettra de sélectionner deux équipes qui se verront attribuer un robot pour une période de deux ans. En plus du robot, la NASA fournira l’assistance, l’entretien et jusqu’à 250000 $ de financement par an. A l’issue de cette période aura lieu le défi physique, en septembre 2017. La NASA compte ainsi obtenir des comportements humanoïdes de haut niveau. Les robots sauront déjà marcher, trouver leur équilibre et manipuler pour que les recherches futures se concentrent sur le développement des comportements complexes. L’idée est, avant d’envoyer des humains vers Mars, d’envoyer un vaisseau de Valkyries, destinés à préparer le terrain puis à aider les humains. Le challenge est uniquement ouvert aux universités américaines qui ont participé à la RDC. L’université d’Edimbourg, qui a son propre Valkyrie, pourra peut-être faire exception.

Elon Musk veut protéger les humains

Future of Life Institute (FLI), une association travaillant à atténuer les risques existentiels pour l’humanité, attribuera des dons pour un montant total de 7 M de $ à 37 équipes de recherche « pour aider à garder [l’intelligence artificielle] bénéfique. » La majorité de ce financement provient d’un don de 10 M de $ réalisé par Elon Musk. L’argent sera versé au cours des trois prochaines années à partir de septembre 2015. Les équipes sélectionnées feront des recherches sur des questions en informatique, droit, politique, économie et autres domaines pertinents. FLI n’appelle pas à l’arrêt de la recherche en IA mais dit que tout travail doit être orienté vers la «sauvegarde de la vie. » Un projet de l’Université Duke étudiera l’éthique et l’IA, tandis qu’un autre de la Rice University analysera l’impact de l’IA sur le travail. Lors d’une conférence, Musk a comparé le développement de l’IA à « convoquer le démon » et l’a décrite comme la plus grande menace existentielle pour la race humaine. Il appelle à la mise en place de réglementations.

Hitchbot : never « on the road again »

hitchbot

L’année dernière, le petit robot Hitchbot avait traversé le canada et l’Allemagne, en demandant à des voyageurs de le prendre en stop. hitchbot était doué de parole et d’un système d’analyse du langage, d’un GPS, d’une liste de monuments à visiter lors de ses périples et d’un seau. Cette année, Hitchbot devait traverser les Etats-Unis, de Salem à San Francisco, en passant par Times Square, Millennium Park, le mont Rushmore, et le Grand Canyon. Malheureusement, parti le 17 Juillet, le robot a été retrouvé décapité, les bras arrachés, et roué de coups deux semaines plus tard, à Philadelphie. Hitchbot n’était équipé d’aucun système de sécurité ou de surveillance. Avant son départ, le Dr David Harris Smith de l’Université McMaster à Hamilton expliquait : « nous avons conçu quelque chose qui a réellement besoin de l’empathie humaine pour atteindre ses objectifs « . Conscient que son robot courait des risques, il répondait que « grâce aux médias sociaux, il a potentiellement une chaîne de 31 000 gardes du corps ».

L’avenir des réseaux de neurones passe-t-il par le cerveau ?

Des scientifiques ont reliés des cerveaux d’animaux vivants dans un ordinateur organique, le « BraiNet ». Celui-ci pourrait effectuer des tâches informatiques de base. L’équipe, dirigée par le Dr Nicolelis de l’Université Duke a implanté des réseaux de microélectrodes dans les cerveaux de rats qu’ils ont reliés grâce à une interface cerveau-cerveau. L’équipe surveille les ondes cérébrales et récompense les animaux si elles oscillent à l’unisson, pour voir si grâce à cela, les sujets peuvent atteindre un objectif mieux qu’ils ne le feraient individuellement. Une première expérience avec trois rats a permis de voir qu’il était possible de transmettre des messages d’un animal à l’autre. Dans un second temps, l’équipe a travaillé avec trois singes et a appris aux animaux à déplacer un bras virtuel dans un espace 3D en imaginant le mouvement dans leur tête. Ils ont ensuite eu un contrôle partagé, avec pour chacun, 2 des 3 dimensions. La synchronisation des cerveaux leur a permit d’attraper une boule virtuelle avec facilité.

Les conducteurs veulent-ils être conduits ?

Rinspeed

Brandon Schoettle et Michael Sivak de l’Institut des transports de l’Université de Michigan ont interrogé 505 personnes conduisant régulièrement une voiture sur le niveau d’automatisation qu’ils souhaitaient pour leur véhicule :

– 44 % n’en veulent pas.

– 40,5 % préfèrent une assistance à la conduite.

– Enfin, seulement 15,5 attendent l’avènement de la voiture autonome.

Pour ceux qui n’attendent pas ce type de véhicule, 33 % seraient inquiets et 36 % très inquiets de devoir monter dedans.

Ce sont les femmes qui souhaitent le moins l’indépendance de leur voiture, à 48 %.

Pour les 60 ans et plus, 50 % ne veulent pas d’assistance et 11 % souhaitent l’autonomie complète. Résultat contrariant pour les industriels, puisqu’il s’agit de la tranche d’âge qui aurait le plus à gagner à l’utilisation de ce type de véhicule, en terme de gain… d’autonomie.

Pour les 18-29 ans, 37,5 % ne veulent pas d’assistance et 17 % sont pour l’autonomie. On ne peut que regretter la faiblesse de l’échantillon de personnes interrogés.

Le Henn-na a ouvert ses portes

Henn-na

Le Henn-na est un hôtel dont le personnel est quasiment exclusivement composé de robots. Son directeur, Hideo Sawada, veut mettre en avant l’innovation et diminuer le prix des chambres. Celui-ci commence à 80 € la nuit, soit deux fois moins cher qu’un hôtel traditionnel. Le réceptionniste anglophone est un dinosaure et celui qui parle japonais est un humanoïde femelle. Des chariots automatisés amènent les bagages jusqu’à la chambre. Dans celle-ci, un robot concierge se trouve sur la table de chevet, pour répondre aux questions. Un robot mobile de Muratec fait le service en chambre. Le Henn-na utilise également la technologie de reconnaissance faciale : une photo du voyageur est prise lors de son enregistrement. Une dizaine d’humains reste dans les coulisses de l’Hôtel. Ils le surveillent grâce à des caméras, interviennent en cas de problème technique et… continuent de faire les lits. Sawada veut ouvrir d’autres hôtels, au Japon et à l’étranger et ajouter d’autres langues, dont le chinois et le coréen, au répertoire des robots.

L’ETH se penche sur la construction

fabricator

À l’ETH Zurich, le Fonds national suisse vient d’ouvrir un laboratoire dédié à la construction autonome. Le projet phare en est le In-situ Fabricator : il s’agit d’un bras industriel sur une base mobile qui peut poser des briques, de façon autonome, sans système de localisation externe. Le robot dispose d’un télémètre laser 2D et peut construire une carte 3D une fois sur site. De cette façon, il sait où il est et peut se déplacer dans le chantier par lui-même. Il reste toutefois loin de la commercialisation, nécessitant des humains pour l’approvisionnement en briques et plaçant des briques sans mortier. Un autre projet est « l’agrégation robotique de matériaux à géométrie imprévisible», qui développe un système pour construire à partir de décombres, grâce à des fonctions avancées de numérisation en 3D, l’analyse en temps réel et la fabrication robotisée. Le but de cette recherche est de définir un système de construction innovant et écologique qui renonce aux matériaux et aux méthodes traditionnels à la suite d’une catastrophe.

Le Japon remporte la RoboCup humanoïde 2015

Robocup

L’équipe du Japon a remporté la finale de football des robots humanoïdes de taille enfant, de la Robocup, en Chine. Les chercheurs de l’Institut de technologie de Chiba ont battu leurs rivaux chinois de l’équipe ZJUDancer, de l’Université de Zhejian, par 1 à 0. Auparavant, l’équipe d’Angleterre des « Coeurs Audacieux » de Hertfordshire avait été battue 2 à 0 par les Français de Rhoban, l’équipe de l’université de Bordeaux. La Robocup comprend plusieurs catégories correspondant aux différents types de robots. L’équipe chinoise a été victorieuse dans la ligue des robots non humanoïdes, battant Tech Unies, de l’Université de Eindhoven aux Pays-Bas. De nombreuses règles ont été changées pour rendre le jeu plus difficile et s »approcher, d’année en année, du jeu humain. Cette année, les humanoïdes ont dû chasser une boule blanche, plus difficile à repérer que la rouge des compétitions précédentes et la surface de jeu était faite de gazon artificiel doux, qui a causé des problèmes de stabilité pour certaines équipes.

[…] L’article dans son intégralité est paru dans Planète Robots n°37 du 1er Janvier 2016.

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